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65x50, 2011
Mille et Une nuit
En nommant sa plus récente série d’ oeuvres « Mille et Une Nuit », Kristina Viera Wolf est capable de rendre le voile de Schéhérazade non pas comme une métaphore pour la fabulation et les rêves, mais comme une façon de marier l’idée nébuleuse de l’âme avec l’état physique du corps et les conditions humaines. La plupart des oeuvres de cette série invitent le spectateur avisé à une expérience aérienne, un sens de mouvement expansif ; les lignes et les formes sont d’une qualité que l’on peut imaginer similaire à la qualité de nos propres âmes : vaporeuse, aérienne, et apparemment impalpable, soufflée vers les bords de la toile aux limites de celles-ci.
Mais, il y a une œuvre dans la série qui représente l’état physique de l’expérience humaine. Inspirée par sa propre activité (Kinomichi, Aikido, Tai-chi), son œuvre « Mille et Une Nuit 501 » sert de force à lier les autres peintures plus aériennes. En jetant un coup d’œil, la peinture semble une interprétation abstrait du cœur humain, les formes triangulaires représentent les valvules alors que les lignes étendues figurent le muscle lui-même. Il y a une énergie électrique ; les lignes fines et vives réfractent contre les formes courbes, semblables à des courants électriques. Au lieu de dériver vers les bords de la toile, l’énergie de ces « courants électriques » cause la contraction des éléments picturaux, comme s’ils étaient au milieu d’un orage électrique, et l’énergie est contenue dans un espace. Ce confinement augmente l’énergie de l’oeuvre et attire l’œil vers le centre du mouvement de la même façon que le cœur attire le sang au centre du corps et reste le centre du corps au sens figuré et littéral.
Par Jordanne Ryan, assistante galeriste à la Galerie Art’et Miss (14, Rue Sainte Anastase, 3eme, Paris)
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